- Nad & Pete Emmbrasil
- Bienvenue sur notre "site souvenir" de Rio de Janeiro, que nous avons eu la chance de découvrir pendant mes 4 mois de stage de fin de DESS, de mai à août 2003.
Ci-dessous quelques e-mails rédigés à l'époque et envoyés à mes amis et famille pendant notre séjour.
Bonne lecture !
Mail 5 -we |
Hoi todos, Bon je vois que Matt n'était pas au mieux de sa forme quand il a écrit l'email. Bon ça tombe bien parce que moi aussi je suis de mauvaise humeur aujourd'hui, pas réussi à dormir, trop de bruit dans la rue (cf. mon email sur les bus). Donc je vais donner ma version du WE, qui est, malgré tout, plus positive que celle de mon cher collègue. Tout d'abord il faut savoir que pour Pete et moi aussi ce WE de 4 jours était le seul WE de notre séjour ici où nous pouvions envisager de bouger sérieusement, plus loin que 200 ou 300km autour de Rio. Quand Matthieu avait proposé de partir faire un "road-trip" de 4 jours, j'avais trouvé l'idée géniale, imaginant déjà revivre les gros délires de l'année dernière quand nous étions partis en Californie, dans l'est de l'Oregon et à Denver. Notre première erreur fut de proposer aux brésiliens de venir. En effet on aurait du comprendre, depuis le temps, que les brésiliens de SIIF ne sont pas des baroudeurs, et encore moins des aventuriers. La couleur fut annoncée lorsque Thays annonça qu'elle viendrait volontiers avec nous, que ce serait cool, mais qu'il était hors de question de faire du camping, que elle il lui fallait un matelas et une douche chaude, et surtout pas de moustiques. A ce moment là, je pense qu'avec beaucoup de tact nous aurions encore pu annoncer que finalement on partait seuls, mais Matthieu et moi avons tacitement décidé que ça ne poserait pas de problème. Du coup, il n'y a pas de quoi blamer les brésiliens. Marcelo nous a annoncé qu'il voudrait venir, mais qu'il avait l'anniversaire de sa grand-mère le jeudi, mais que si nous voulions partir le jeudi en fin d'après-midi ça irait quand même; nous qui espérions décoller tôt pour profiter à fond des courtes journées d'hiver... Ensuite ce fut au tour de Joyce de poser ses conditions: elle nous prêterait volontiers sa voiture et viendrait avec nous, mais à conditions que nous passions par sa ville et que nous visitions la parc national à proximité. En fait ce n'étaient pas des conditions mais bien des propositions, mais pour nous, cela signifiait bye bye le road-trip, vu que la ville de Joyce se trouve à 3h de voiture de Rio, et qu'apparemment c'était l'endroit le plus éloigné où elle acceptait d'aller. C'est là ou nous avons commencé à diverger d'avis avec Matthieu, car lui était toujours dans son rêve de super we aventureux, et moi je commençais à comprendre que l'on devrait se contenter d'un we classique. Finalement le fameux jeudi arriva. Joyce devait passer prendre Matthieu vers 10h, heure la plus matinale que l'on ait pu négocier avec elle, puis passer nous prendre à la suite vers 10h30. Evidemment je ne m'appelle pas franquet pour rien, et à 10h45 Joyce n'était pas là mais finalement ce n'était pas grave puisque Pete et moi n'étions pas prêts non plus. A 11h, on a commencé à s'inquiéter, et j'ai appelé Matthieu, qui m'a dit qu'il n'avait pas de nouvelles de Joyce. Peu après, je reçois un coup de fil: notre Joyce nationale nous apprend qu'elle s'est enfermée à l'extérieur de chez elle avec la clé dans l'appart, et qu'elle doit appeler un serrurier pour pouvoir ouvrir et récupérer ses affaires. Quelque part, je me suis sentie soulagée de me rendre compte que les crasses de dernière minute n'arrivent pas qu'à moi!! Bon finalement 12h ou 12h30 je sais plus, nous partons enfin. Arrivée à Petropolis beaucoup plus tard que prévu, on avait tous faim et donc on garre la voiture dans un parking souterrain ou notre Joyce - toujours nationale - nous fait une petite crise de claustro quand l'ascenseur refuse de fonctionner, et finalement nous sortons au grand air dans cette fameuse ville impériale, ville construite par la famille impériale portugaise au 19eme siècle (je crois). Jolie ville, au style européen, petites maisons à colombage, église gothique (ce qui change des églises colorées que nous avions vu jusqu'à présent), et surtout dans la rue: de la sciure de bois de toutes les couleurs disposée sur le sol de façon à représenter ici un christ, là une vierge marie, ici une colombe, là du blé... mais bien sûr aujourd'hui c'est le Corpus Christi et toute la ville travaille à la fête, riches et pauvres, jeunes et vieux. Moi je trouve ça magnifique et d'ailleurs l'appareil photo de Pete en est encore tout échauffé! Quand on est touristes au Brésil, dans une ville touristique que l'on ne connait pas, qu'est-ce qu'on fait? on regarde ce que dit le Lonely Planet (un guide du style Guide du Routard). Effectivement le Lonely nous recommandait vivement de visiter le "Museo Imperial", qui est apparemment le monument le plus connu de Petropolis. Le Musée Impérial, c'est le palais où la famille impériale a vécu. C'est très joli, et même très simple comparé aux chateaux français et européens (voir photos). Le parc devant est un peu du style forêt vierge désinfectée, et dedans nous avons découvert, en plus de jolis meubles anciens pour la plupart importés de France (ça fait chaud à mon chauvin de coeur), un parquet extrêmement bien conservé: les brésiliens ont trouvé le truc! Ils distribuent à chaque visiteur qui pénètre dans le palais une paire de patins, et ainsi non seulement les touristes n'abiment pas le parquet, mais en plus ils le nettoient et le font briller!!!! Je n'aurais jamais pensé à faire ça, mais franchement c'est une idée de génie à reproduire dans tous les chateaux de France. Alors que les garçons passaient de pièce en pièce d'un air assez indifférent (quoique finalement il semble que Matthieu a mieux compris l'histoire du Brésil que moi), Joyce et moi trainions en arrière, essayant de remettre dans l'ordre les pièces du puzzle de l'histoire impériale: quand sont-ils arrivés? qui était-ce? qui s'est marrié avec le fils (ou la fille je sais plus) de Louis-Philippe? Bref au bout d'une ou 2h, les garçons n'y tenant plus ont décidé de nous attendre dehors, et nous avons terminé rapidement la visite. A la suite de ça, il ne restait pas grand chose à voir: nous avons remonté les rivières de sciure colorée jusqu'à la grande église gothique, à l'intérieur de laquelle nous pouvions entendre des chants joyeux et où la foule attendait le signal pour le début de la procession, puis nous sommes allés un peu plus loin pour voir le "Palais des Glaces", joli kiosque en verre coloré au milieu d'un petit parc. A ce moment-là il faisait déjà presque nuit, et nous decidames alors de reprendre la voiture pour se diriger vers Juiz de Fora, la ville de Joyce. Quand Joyce nous avait parlé de sa ville, elle avait l'air de dire que c'était une petite ville simple, où il n'y avait rien d'exceptionnel, mais qui était calme et agréable à vivre. Quand nous sommes arrivés à Juiz de Fora, malgré avoir manqué d'écraser un cheval qui se balladait tranquillement sur la route, nous avons découvert une ville de 500 000 habitants qui s'étendait à perte de vue. Les brésiliens ont une notion un peu bizarre d'une "petite ville". Les visites et les heures en voiture nous ayant malgré tout assomés, nous sommes arrivés tout endormis à la maison de la mère de Joyce, qui nous a accueillis avec du lait chaud (très chaud), du pain et du fromage Mineiro (de Minas Gerais). Joyce voulait nous faire connaitre les endroits sympa de sa ville, mais 21h c'était trop tot, et donc nous sommes allés nous reposer en attendant de ressortir plus tard, j'avoue que je ne savais pas trop vers quelle heure ce serait. Matthieu ronflait encore quand Pete et moi nous sommes réveillés vers 23h30. Joyce était dans la cuisine en train de discuter avec sa maman, et en voyant notre tête, elle nous a dit en souriant que ce serait peut-être mieux que nous sortions le lendemain soir. Je ne me suis personnellement pas fait prier et j'ai couru me recoucher. Le lendemain je me suis réveillée vers 10h... ouah ça fait beaucoup de sommeil! J'ai appris que Matthieu était levé depuis 8h et qu'il n'avait pas voulu nous réveiller, mais il etait trop degouté de ne pas être sorti hier soir: il s'est réveillé vers 1h du mat, a été voir Joyce dans la cuisine toujours en train de discuter, et comme nous est parti se recoucher. Normalement ce jour-là il était prévu que nous allions voir ce fameux parc national d'Ibitipoca (prononcer "Ibitchipoc'), mais comme l'autre partie du groupe (Thays et son copain Felipe, et Marcelo et sa copine Rafaela) devait arriver ce même jour de Rio, la visite était un peu compromise. Et vu l'heure, on n'avait plus beaucoup le choix: on décida donc de partir visiter Juiz de Fora. Matthieu n'y tenant plus, il prit le premier bus en direction de la ville pour gagner du temps pendant que nous terminions le petit déjeuner et nous préparions à partir. On le retrouva à 12h en ville, on fit un petit tour et comme effectivement il n'y a pas grand chose à voir à Juiz de Fora, vers 2h00 on prit la route de la campagne pour aller dejeuner dans un restaurant soit disant tres bon et ne faisant que de la nourriture typique au feu de bois. Manque de chance, le ciel qui avait déja commencé à s'obscurcir pendant les visites ne s'améliora pas au fur et à mesure que l'on s'enfonçait dans la montagne, et on s'est tapé le plus gros orage que j'aie jamais vu à rio, et sans doute le plus gros que j'ai essuyé en voiture! On ne voyait absolument rien devant, et le bruit assourdissant des grelons n'était pas plus rassurant. Du coup notre Joyce nationale nous a fait un petit dérapage controlé en voyant qu'elle venait de louper l'entrée du resto, mais malheureusement le temps de sortir de la voiture il était 15h01 et le resto arrêtait de servir à 15h00. Du coup on a mangé les meilleurs sandwich du brésil, Pernil e Queijo chauffé au feu de bois, accompagné de jus d'oranges fraichement pressées svp, pour moi c'était le top!!! De retour sur Juiz de Fora, les copains n'étaient toujours pas arrivés (eux aussi s'étaient arrêtés à Petropolis pour un dejeuner à rallonge) et donc on a de nouveau eu le temps pour une petite sieste. Finalement ils débarquent, on rigole un peu, puis les filles sont déléguées pour aller acheter de la biere et du saucisson pour l'apéro pendant que les gars les attendant au bar du coin. La soiree se passe tranquille chez la mere de Joyce, on regarde à la télé la K7 du marriage de la soeur de Joyce, jour où Thays et son copain on commencé à sortir ensemble et il parait même que sur la K7 on voit le premier bisou!!!! ouhhhhh!!! Vers 10h tout le monde commence à piquer du nez. Certains sont déjà couchés, mais Matthieu trépigne, et je vois sur son visage les marques de l'appel de la rue. Marcelo très diplomate, pour éviter un scandale, remotive tout le monde, réveille les dormeurs, et comme les brésiliens sont vraiment des gens adorables, vers 11h tout le monde sort finalement, direction un bar branché de Juiz. On prend une ou 2 caipirinhas (je vous avoue que moi aussi je me suis fait mon petit caprice et je me suis limitee aux jus d'orange, clamant que j'etais trop fatiguee pour de l'alcool), Pete montre les premiers signes d'ébriété, Matthieu se prend un rateau avec la serveuse, et finalement on décide de rentrer juste à temps pour éviter que notre Joyce ne s'endorme sur son verre. Matthieu retente le coup: il nous propose d'aller en boite, mais là non désolée ça va pas être possible, ni pour Pete et moi, ni pour aucun des brésiliens qui rêvent déjà de chaudes couvertures et d'oreillers moelleux. Depuis nous avons (et Matthieu en particulier) la réputation de ne jamais être fatigués: "Vocês nunca param!!!" (vous en vous arrêtez jamais!) Le lendemain nous devions nous lever tôt pour aller visiter le parc national. Lever vers 7h, départ prévu à 8h mais effectif à 9h, normal (j'étais déjà impressionnée d'avoir pu négocier un départ à 8h!!!), nous voila donc de nouveau sur les routes de montagne de Juiz de Fora. On arrive là-bas 2h plus tard, juste le temps d'apercevoir un petit singe apeuré dans les arbres, et on se lance sur les sentiers du parc. Je me demandais combien de temps les brésiliens tiendraient le coup (Thays et Rafaela avaient des chaussures de ville), mais là j'ai été impressionnée, car nous avons crapahuté toute la journée dans le maquis ou les pieds dans l'eau couleur "Coca-Cola" des rivières sauvages du coin, et personne ne s'est plaint, même quand le soleil commençait à baisser et qu'il fallait presser le pas dans la montée pour retourner à la voiture. Le soir évidemment même pas la peine de demander, on était tous tellement naz que personne n'envisageait de sortir, sauf peut-être Matthieu. Le lendemain, l'obscurité de la chambre et la calme du quartier m'ont encore prise par surprise, et je me suis réveillée à 12h, pensant qu'il était à peine 10h. Matthieu était déjà en train de tourner en rond dans la maison, 2 ou 3 copains etaient dans la cuisine en train de se prendre un petit dej, et là j'ai commencé à craindre pour l'emploi du temps de notre dernier jour, qui devait être plage à Rio pendant tout l'après-midi... Evidemment impossible de décoller tout de suite. Lorsque tout le monde fut lavé, habillé, peigné, que les meubles que Joyce voulait ramener à Rio subirent maintes manipulations pour finalement rester dans le garage, et que je pensais que nous allions enfin partir pour aller voir ces fameuses plages du quartier Barra de Rio, dont tout le monde ne dit que du bien, et bien à ce moment-là la mère de Joyce nous fit son plus grand sourire et nous informa aimablement que nous allions passer à table... bon l'avantage c'est que cette fois-ci nous avons vraiment mangé mineiro, et c'était pas mauvais, à part le dessert qui était une espèce de crème de caramel mou indescriptible, Matthieu expliquera mieux moi rien que d'y penser ça me donne la nausée. Finalement nous avons quitté Juiz de Fora à 15h ce dimanche, heure à laquelle nous aurions dû être en train de cramer au soleil de Rio, sur une plage au couleurs de paradis. Bon comme il faut rester positif, 2 morales à cette histoire: 1. On est déjà au Brésil, logés gratis et payés pour faire la fête, on va donc essayer de penser à la grisaille de Paris et pas trop se plaindre. En plus le parc était très joli et franchement ça nous a permis de faire plus ample connaissance avec nos amis brésiliens, ce qui est plutôt agréable je trouve. 2. Même si on n'a pas visité d'endroits exotiques, pas vu de bêtes féroces et pas coupé les noix de coco à la machette, on a appris une chose ultra importante de la culture brésilienne: rester cool quoiqu'il arrive, garder le sourire, et surtout NE JAMAIS ATTENDRE UN BRESILIEN!!!!!! |